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Règle 2 : Quand ça veut pas, y a rien à faire !

27 Mai 2013 , Rédigé par Olivier

En retournant à C2 ce 17 mai, je retrouve l’ensemble du groupe : Georgina et Ronnie qui arrivent du camp de base avec le grand chef Dawa. Après quelques heures et 1 g de paracetamol, je reprends le dessus et discute avec le patron pour une seconde tentative.

Il me vend gentiment 5000 $ les bouteilles d’O2 que Ronnie n’utilisera pas (en fait à 500 $ / bouteille, c’est un tarif normal !) et me propose un nouveau sherpa : Passang. Mon premier sherpa (Dawa) disparait dans la nature sans se soucier de la prime que je lui dois pour ses services ! Il me faut juste quelques jours pour le repos musculaire et soigner un début de mal de gorge.

Le 18, Reno descend fatigué mais victorieux de la montagne ! Je lui rachète ses moufles, la frontale et quelques bricoles. Lui qui avait la larme à l’œil quelques jours plutôt en pensant à tous les efforts pour cette expé, il est très ému de ses efforts et de son succès. Il repart quelques heures plus tard et c’est une petite peine de voir partir celui avec qui je viens de passer plus d’un mois. Le soir il appelle du camp de base en expliquant que leur descente de l'Ice Fall a été ponctuée d’éboulements de glace.

Le 19, tout le monde part :

Ronnie renonce et redescend au camp de base avec Dawa (big boss)vet à 9 h c’est Georgie et Arjeep qui montent (lentement) à C3. Il y a beaucoup de monde sur la pente.

Je me retrouve seul sans rien à faire et c’est l’occasion d’aller retrouver mon ancien sherpa Lhakpa. Il n’est pas encore redescendu du sommet et il passera à notre camp avec « sa championne » indienne quelques heures plus tard. Sur ses 15 clients, 13 sont montés !

Les couples victorieuxLes couples victorieux

Les couples victorieux

Une ligne de grimpeurs s'élève sur la pente pendant qu'on s'ennuie à C2...
Une ligne de grimpeurs s'élève sur la pente pendant qu'on s'ennuie à C2...

Une ligne de grimpeurs s'élève sur la pente pendant qu'on s'ennuie à C2...

Le 20 est une journée déprimante avec absolument rien à faire. Dans la tente la température peut dépasser 35°C dès que le soleil tape et c’est vite pénible. La pente est parcourue d’un ruban noir qui annonce des embouteillages pour le sommet dès le lendemain ! La seule animation notable, c'est l'hélico qui a tenté 3 fois de suite (matin / soir / matin ) d'aller chercher un malade à C3. Pour monter à 7000 m, l'hélico décolle très léger de C2 (6500 m), tente un approche à vide puis revient prendre le sauveteur au bout du filin et remonte à C3 enlever le malade. Le gars à du attendre 36 h que l'hélico trouve assez de portance. Un "alouette" très allégé aurait posé un patin sur l'Everest, mais pour des secours "normaux" il faut descendre à C2. Il y a peu, c'est au camp de base qu'il fallait descendre les blessés. Côté tibétain, les chinois n'ont pas d'hélico, c'est transport manuel puis jeep jusqu'à l’hôpital le plus proche...

Le 21, on bouge enfin ! Il ne nous faut que 3 h 30 pour monter à C3. La tente est dégeulasse et elle a été squattée par d’autres groupes ! Après un peu de nettoyage, on avale soupe et purée avant une longue sieste suivit d’une longue nuit.

Le 22 on décolle à 7 h au lieu des 5 h prévues. On ne met que 6 h 30 pour monter de C3 à C4. On croise Georgie qui redescend du sommet. Elle est très pressée d'arriver au camp de base pour annoncer sa victoire sur internet ! Reno lui avait eu tellement peur en haut, qu’il n’a pas osé annoncer la sienne avant d’être retourné entier au camp de base…

Quand on connaît le chemin, ca va plus vite !
Quand on connaît le chemin, ca va plus vite !
Quand on connaît le chemin, ca va plus vite !

Quand on connaît le chemin, ca va plus vite !

Hasard ou mauvais présage, en arrivant sur le plateau du col sud on croise un groupe de sherpas qui descend gars mort dans sa descende après un sommet sans O2. Pour les cadavres, l'hélico ne se donne pas la peine de monter si haut ... Un peu plus loin ,c’est mon sherpa Passang qui montre des signes de fatigue importants…

On arrive à C4 pour le déjeuner et on avale quelques soupes. Pas question de s’encombrer l’estomac pour une pause caca au milieu de la nuit !

De retour au col sud, prêt pour la revanche !

De retour au col sud, prêt pour la revanche !

Pendant ce temps Arjeep continue très péniblement sa descente du sommet. Parti à 19 h la veille, après 20 de marche, il est calé au « balcony » après avoir usé ses 10 bouteilles d’O2, son eau et ses 2 sherpas eux aussi à court d’O2 ! Ils ont lancé un appel radio mais leurs batteries sont à plat et les nôtres neuves ne donnent pas de meilleurs résultats : Passang tente pendant des heures de joindre la base sans résultat...

Finalement Arjeep redescend après 24 h d’effort (total respect même si un type aussi lent n’a peut être pas sa place ici), et nous on se prépare pour pour partir. A 20 h, il fait nuit mais à 2 jours de la pleine lune la clarté est telle que la frontale n’est pas indispensable. Le vent est tombé et tout s’annonce parfait pour notre push.

Hélas, très vite Passang donne des signes d’épuisement. Il me demande si j’ai des médicaments pour la tête ... moi qui arrive tout juste à trainer mon O2 et 2 litres d’eau ! (J’ai même renoncé au 500 ml de coca, potion magique pour un coup de fouet d'urgence)

A mi-chemin du « balcony » on est plus lents que tous les autres et Passang jette l’éponge. IL me propose bien de continuer seul mais je sais que je ne peux pas porter les 3 bouteilles d’O2 de l’ascension et sans sherpa, il ne faut pas espérer d'aide extérieure ...

C’est très très pénible mais à 23 h, il faut faire ½ tour alors que tous montent avec une météo parfaite vers le sommet…

A 1 h du matin, on arrive à C4. Je file dans la tente d’Arjeep tandis que ses 2 sherpas prennent soins du mien. La nuit est mauvaise…

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